Nids de poule, crevasses, trous béants, ponts menaçant ruine, rien ne change au niveau du décor routier qu’on désespère de voir s’améliorer et se moderniser. Les chantiers herculéens pour une infrastructure de meilleure qualité qui doivent voir le jour ne sont pas pour demain…
La rentrée scolaire des établissements publics, et la densité du trafic routier qui coïncide avec, inquiète plus d’un au vu du délabrement de l’infrastructure routière, sans qu’un responsable ne daigne anticiper la situation et remédier aux défaillances. On sait très bien que la saison des pluies va pointer le bout de son nez à moins que le réchauffement climatique ne fasse des siennes et, malgré tout, on ne voit aucune amélioration au niveau des routes. C’est le statu quo, pis encore, c’est la dégradation un peu partout. On ne compte plus les nids de poule, ni les trous béants au milieu de certains axes routiers, si bien que sur les réseaux sociaux, on affirme avec hilarité que les crevasses sont la règle et la route bitumée l’exception. Comment un tel laxisme et un véritable surplace continuent de subsister dans l’indifférence générale, alors que les dangers sont imminents ? Un mini-bus par exemple qui bute sur un «nid de poule» chancelle, si bien qu’on pense qu’il va perdre l’équilibre et causer des dégâts matériels et humains. Le drame de Amdoun qui reste dans toutes les mémoires n’est pas près d’être définitivement évité, faudrait-il plus de catastrophes de ce genre pour faire réagir les responsables et décideurs de l’Equipement en Tunisie ? L’état catastrophique de nos routes et de notre infrastructure nécessite une mise à niveau très rapide, surtout avec la rentrée scolaire qui va augmenter le trafic qui sera complètement engorgé, à la mi-septembre. Et les pluies qui vont survenir et les nids de poule vont se mélanger dans un concert anarchique et désespérant au grand dam des automobilistes et des piétons qui n’arriveront plus à mettre un pied devant l’autre.
Aucun aménagement entrepris
Hormis les promesses de construction d’un pont à Djerba pour relier Midoun et Ajim ou d’autres projets similaires, l’entretien des routes laisse à désirer. On se contente du strict minimum dans certaines rues de la capitale, sans généraliser les travaux à l’ensemble des axes routiers défectueux et quasiment impraticables. A la cité Ennozha (Ariana) par exemple sur le chemin qui mène au rond point de Borj Louzir, seul un tronçon a été refait, mais une grande partie reste cabossée et attend d’être refaite avec du bitume. En attendant, les voitures qui passent par cet endroit ont des soucis à se faire pour leurs amortisseurs avec toutes les crevasses et parties dégradées de la route. Ce n’est pas la pluie qui va arranger les choses, bien au contraire, à moins d’anticiper ce qui ne semble être le souci de personne en Tunisie, hormis s’agissant du prix du carburant ou des taxes de circulation. D’autres images de routes issues de régions, comme Tabarka, montrent l’assèchement de la terre si bien que la route est devenue impraticable, les automobilistes ayant peur de détériorer l’état de leur véhicule. De manière générale, la qualité du transport est déplorable et ce ne sont pas les chauffeurs de taxi qui démentiront. La cherté du carburant, alors qu’il est subventionné par l’Etat à travers la Caisse de compensation, et l’inflation galopante favorisent cet état de fait.
Parallèlement à cela, la flotte de bus et métros du transport public est décimée, de plus en plus obsolète et de moins en moins conforme aux normes de sécurité et de praticabilité. Nul n’ignore le déficit colossal des sociétés nationales de transport estimé à 800 millions de dinars qui ont dû recourir un temps donné à des bus d’occasion importés de France. Mais le temps est venu de renouveler le parc de bus, de moderniser les lignes de métro, de revoir toute l’infrastructure, sachant que le projet du RFR, réseau ferroviaire rapide, prend beaucoup de temps à se généraliser dans tout le Grand-Tunis et nécessite encore des années, avant de se concrétiser totalement.